jeudi 11 juin 2015

Part 1 - Escaping Marrakech


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Mes vacances prolongées au Maroc m’ont permis de vivre de nouvelles aventures, qui se sont avérées assez rocambolesques pour que j’ai envie de les partager avec vous.

Le contexte :

Samedi soir, au moment de partir manger, après avoir pris des photos chastes à la piscine, je me rends compte que j’ai oublié mon sac à dos là bas 30mn plus tôt. Mais après avoir fait le tour de la piscine, impossible de retrouver le sac et je ne sais même pas précisément où je l’ai laissé. Je commence à flipper un peu parce qu’y a quand même l’appareil photo numérique, mon portefeuille et mon passeport dedans. Je vais demander au stand saucisses merguez spaghetti si par hasard ils n’ont pas retrouvé un sac et une gentille serveuse m’aiguillera vers la conciergerie de l’hôtel où sont rassemblées toutes les affaires retrouvées. Par chance, quelqu’un leur a ramené mon sac, et gros soulagement, je l’ouvre et je vois mon portefeuille avec encore l’argent dedans et l’appareil photo numérique. Si par hasard la personne qui a trouvé mon sac et l’a déposé à la conciergerie lit ce coverage, je le remercie sincèrement du fond du cœur. Voilà le contexte qui précède ces aventures.

Allez c'est parti, père Castor, raconte nous ta journée.

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Dimanche soir, minuit. Le tournoi touche à sa fin. Je décolle le lendemain matin à 9h pour rentrer à Lyon après ce dur séjour de labeur. Mais en voulant m’enregistrer sur mon vol easyjet, je me rends compte que … mon passeport n’est plus dans mon sac. Légère panique, il devrait y être. Je retourne donc à la conciergerie pour leur demander si quelqu’un n’a pas sorti le passeport de mon sac pour noter mon nom et l’aurait oublié sur le comptoir. Négatif. Je rentre à l’hotel et je retourne deux fois ma chambre et vide tous mes sacs. Négatif. Il faut se rendre à l’évidence, je suis devenu un sans-papiers. Je finis de poster quelques photos de ladies sur ce coverage, parce qu’il y a quand même des priorités dans la vie, puis je cherche la procédure à entamer sur google : « Perdre son passeport la veille du départ comme un conn**d». Il faut donc que je passe à l’Ambassade de France pour leur demander un laisser passer. Je regarde les horaires d’ouverture de l’ambassade (qui est en fait un consulat) : ouverture de 8h30 à 18h. C’est définitivement mort pour le vol de demain. J’appelle le numéro d’urgence au cas où. Confirmation des horaires. Tristesse.  Désespoir. Résignation. Cuticule. Tartiflette à roulettes.

Une fois renseigné sur la démarche à effectuer, je suis prêt pour la journée de demain, avec le secret espoir d’avoir le vol du lendemain matin 10h. J’avais l’intention de ne pas dormir, mais après la deuxième nuit consécutive à dormir 2h, mon corps a décidé de se mettre en travers de ce plan. Réveillé à 10h30, je descends à la réception pour voir comment je peux m’arranger pour avoir une chambre et à quel tarif. Je tombe sur le manager qui me fait une offre « que je ne peux pas refuser » : 566 dirhams au lieu de 1331 en me proposant de garder la même chambre. Ca m’évitera de devoir faire la navette avec mes affaires, donc ça me va bien et je remonte chercher l’argent pour payer l’aubergiste. 566 dirhams plus tard, il me tend la clé de ma chambre. Je passe de la 526 à la 541.

« Sisi, c’est la même chambre »
« Visiblement non »
« C’est pas -la- même, mais c’est la même »

AH !
Devant cette boucle de vérité absolue qui aurait rendu jaloux Descartes, je choisis d’abandonner le combat ici, et je change ma valise de chambre.Je décolle ensuite pour le consulat vers 11h. J’arrive un quart d'heure devant un bâtiment qui ressemble plus à une cabane de jardinage en béton qu’à un consulat. Deux portes du même genre qu’on voit à l’arrière des hangars et une petite fenêtre fermée par un rideau de fer me font douter de ma destination. Je fais le tour du bâtiment pour trouver l’entrée officielle, deux mendiants, huit lauriers roses et quelques traces de pisse mi humaine mi chameau plus tard, je me rends compte que j’y étais effectivement. Je sonne à l’interphone à coté du rideau de fer.

« C’est pour quoi ? »
« Oui bonjour à vous aussi, je me suis fait voler mon passeport et j’aimerais obtenir un laisser passer »
« On est fermés, revenez demain à 14h30 »

Raccrochage. Je re-sonne.

« Non ça va pas être possible, j’ai mon vol demain, il faut que je passe aujourd’hui »
« Bon revenez à 14h pile, pas après »

En partant je croise la responsable du consulat qui partait probablement en pause déjeuner et qui me renseigne un peu mieux sur la démarche à effectuer : il faut que j’aille faire une déclaration de vol au commissariat, et que je revienne avec une copie de cette déclaration, deux photos, et « environ 23€ de timbres fiscaux ». Pourquoi pas.

Un flic posté à la sortie m’indiquera le commissariat le plus proche, celui du 1er arrondissement. Je prends un taxi pour m’y rendre. 12h15, une fois arrivé là bas, je pénètre dans un couloir dégueulasse avec un bureau sur la droite. A l’intérieur, 9 sri lankais (j’ai décidé ça au hasard) attendent accroupis à même le sol, pendant qu’un flic, assez moche pour en vouloir à la nature, assis à son bureau prend une déposition, mais sans poser la moindre question ni obtenir aucune réponse. L’autre flic, tout seul à son bureau, fait semblant de taper sur son clavier, uniquement avec l’index, au rythme d’une touche toutes les deux secondes pour se donner une contenance dans sa branlitude. Deux marocains m’adressent la parole à l’entrée du bureau, et j’apprends que ça fait 45mn qu’ils sont là, et que rien n’a bougé, ils en sont toujours au même « client ». Je rentre dans le bureau pour leur expliquer la situation, que j’ai besoin urgent de cette déclaration de perte / vol.

« C’est une déclaration de perte ou de vol ? »
« Je sais pas exactement, c’est entre les deux »
« Alors ici c’est uniquement les déclarations de vol. Pour les déclarations de perte c’est le bureau du fond à gauche »

Je tente alors ma chance dans le bureau du fond, et là, aubaine, strictement personne et deux flics disponibles pour prendre des dépositions.

«  Bonjour, je viens faire une déclaration de perte de passeport »
« Oui pas de souci, vous êtes marocain ? »
« Non, français »
« Ah, alors ça ne va pas être possible, on ne prend que les déclarations des marocains, pour tous les autres ressortissants, c’est à la préfecture de police qu’il faut déposer »
« Et vous pouvez pas me faire sauter la queue pour que je puisse déposer une déclaration de vol ici ? »
« Non c’est pas possible, ici on suit les règles, mais y a jamais de queue à la préfecture par contre »

il est 13h, allons y pour la préfecture. Il me reste une heure pour revenir au consulat si je ne veux pas faire la consulat-bulle. J’arrive devant le portail de l’immense bâtiment de police et là un garde me stoppe d’une main posée sur mon torse musclé. Je m’arrête de peur de le blesser.

« Désolé vous pouvez pas rentrer, les shorts sont interdits »

WHAT... THE… f*ck ? Je suis en train de me faire level par le gendarme à Saint Tropech ? C’est de l’humour berbère dont j’ai sauté le chapitre dans « le Maroc pour les nuls » ?

« Excusez moi, mais je dois absolument faire ma déclaration de perte de passeport, AUJOURD’HUI »
« Désolé, mais pas de short à l’intérieur, il faut revenir avec un pantalon. »

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C’est le pompon ça. Le mec s’est pris pour le videur du Macumba un samedi soir. J’admets par contre volontiers que sa mitraillette en bandoulière me coupe un peu l’envie de l’envoyer chi**. Je tente donc l’approche psychologique en rajoutant quelques larmes dans le ton et des trémolos dans mes propos. Et heureusement après un troisième barrel et le mariage de ma sœur qui a lieu dans deux jours et dont je suis le témoin, il finira par folder en me disant « ça ira pour cette fois, mais la prochaine fois, couvrez moi ces jambes ». C’est donc ça l’explication, j’ai des mollets bien trop sexys qui risqueraient de provoquer une émeute féminine dans la préfecture.

Je passe un portillon à rayons X, je me fais palper, mon sac se fait fouiller et je décline gentiment un toucher rectal avant de pouvoir arborer fièrement un badge « visiteur ».
« Vous avez un téléphone portable ? »
« Oui, pourquoi ? »
« Il faut le laisser ici »

Jamais vu ça, mais pourquoi pas, j’en suis pas à ma première surprise aujourd’hui. On m’indique le deuxième étage, premier bureau à droite pour faire ma déposition…

1 commentaire:

Unknown a dit…

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